Plusieurs humains, subconsciemment, ont une idée très nette de ce qui va se produire, mais en surface, au niveau du
conscient, refusent de s'en rendre à l'évidence. Un grand écart existe entre ce que l'homme ordinaire ressent et observe
autour de lui, et ce que les gouvernements sont prêts à discuter. Alors que se manifestent des changements climatiques
d'importance, il est moins question de la nature extrême des tendances et vers où tout cela peut nous mener. L'été en hiver,
l'hiver en été ...? L'on ne discute que des variations antérieures, comme si c'était une journée comme les autres, évitant toute
référence à une tendance extrême. Le niveau des océans s'élève le long du littoral ...? On ne parle même pas du nombre de
propriétés qui seront englouties et comment réagiront les compagnies d'assurance, ruinées par la faillite. La fonte des pôles
et des glaciers ...? On traite du sujet comme d'un simple aspect cocasse de la météo, évitant les prognostiques plus
scientifiques sur les causes et répercussions de ces bouleversements. Entretemps, les réseaux médiatiques, à l'instar de leur
couverture des escapades du Bureau présidentiel américan il y a quelques années, ne vous proposent que leurs plus
récentes estimations sur les cachettes de Ben Laden.
Ainsi, la population devient de plus en plus anxieuse, avec le pressentiment qu'au-delà des intempéries un peu bizarres et
de la fonte des glaces polaires se trame un je-ne-sais-quoi de plus grande importance. Elle soupçonne qu'on veuille
étouffer l'affaire et, subconsciemment du moins, étudie les implications d'une telle abnégation. Ces gens-là, comme biens de
contactés, doivent négocier leur vie, au quotidien, assumant parfois deux vies distinctes en tentant de se convaincre que leur
jeu est normal. S'ils osent partager leurs préoccupations, ils craignent d'être traités de bizarre, donc ils se taisent. Et comme
l'inquiétude inexprimée les rend de plus en plus distraits, les erreurs commises en mileu de travail se multiplient. Sont donc
à la hausse accidents, distractions, gaffes et lapsus.