La croissance spirituelle au cours des incarnations est grandement facilitée quand l'entité incarnée est confrontée
aux lois naturelles, aux rouages de l'Univers tels que Dieu les a conçus. La pluie qui vient nourrir les étangs et
les ruisseaux, les graines qui germent et forcent pour écarter la terre afin de pointer avidement vers la lumière,
les nombreuses pattes d'une chenille venant se rapprocher par paires pour faire monter et descendre tout en
rondeurs son long petit corps: ce sont toutes des merveilles du monde naturel de Dieu. La souffrance n'est qu'une
autre facette de ce monde naturel, tout comme les carnivores mettant une proie à terre ou les vieux et faibles qui
succombent à une infection. La souffrance est un signal : celui de se soustraire d'un contact qui blesse, de ralentir
et de se reposer, d'écouter sa peine, de rester écarté de certains sites, aliments ou situations. La souffrance est
conçue, par l'évolution naturelle, pour s'autoprotéger. Les souffrances aigûes provoquent l'évanouissement, les
souffrances chroniques provoquent la dépression léthargique, et en des circonstances naturelles, l'animal qui
souffre n'a pas à supporter cela longtemps. Il meurt.
Arrive l'homme, avec ses lois et ses règlementations. Mourir n'est pas permis. Ceux qui souffrent d'une douleur
chronique et impossible à éteindre sont hospitalisés, collés au lit et nourris de force s'il le faut, et maintenus dans
une douleur qui les fait agoniser indéfiniment. Cela introduit souvent une situation qui va à l'encontre de ce que
l'élite religieuse raconte au bon peuple: qu'un Dieu bienveillant écoute ses prières. Ceux qui sont forcés de vivre
dans la souffrance et ceux qui assistent à cette agonie concluent alors que soit on les punit, soit on les ignore. Le
problème n'est pas là que Dieu manque de descendre calmer la souffrance. Le problème est que l'humanité n'a
pas appris comment faire avec l'Univers naturel de Dieu, c'est une de ses leçons à apprendre lors de la
croissance spirituelle.
Au delà de l'attitude qui veut que la douleur doit être supportée stoïquement pendant que le corps est maintenu en
vie indéfiniment, les humains se chargent aussi de souffrances inutiles. La grande majorité des souffrances vécues
par les humains, qui sont même débilitantes, des souffrances chroniques, sont psychologiques ou
psychosomatiques, induites par l'esprit. Ce n'est pas à dire qu'une réelle inflammation, ou une réelle atteinte
nerveuse ne soit pas physiquement présente. C'est pour dire que l'inflammation a été causée par l'état mental de
l'individu, ses angoisses, son désir d'éviter certaines situations, une colère réprimée, ou le manque de
considération pour son corps physique. On a des problèmes de gaz mais on ne mange pas de fibres. On se tord
des jointures trop branlantes et on se déchire des muscles trop faibles parce que faire de l'exercice rentre
rarement dans un emploi du temps trop chargé. On a des douleurs lombaires et on finit par avoir une hernie
discale, mais on manque de se rafermir le ventre ou d'étirer pour les relâcher ses muscles du dos. La liste est
infinie.
En fin de compte, le problème de gérer la souffrance doit être résolu de la même façon que l'on gère les autres
aspects de la vie. Soyez responsable de votre propre vie, adaptez vous à la réalité des choses que vous ne
pouvez pas changer, et gardez le cap.